Un classique, le Vieux Bazar d`Istanbul (r1)

Une des nombreuses pistes cyclables de la ville...

C'est tout un mélange de sentiments que de quitter un endroit où l'on a passé un beau moment de sa vie pour s'en retourner vers chez soi... Mélange d'excitation mais aussi d'appréhension...

D'autant plus quand l'on revient d'une place où le brassage de sa propre nationalité est permanente. On aurait tendance à plutôt entendre les déceptions, les angoisses, les craintes par les temps qui courent... au final un négativisme latent qui se mélangerait volontiers à une actualité plutôt morose (que les différents sytèmes d'informations ne se privent à nous servir... continuellement!) Je ne suis pourtant pas du genre à me laisser miner par les mauvaises rumeurs et les ressentiments parfois, souvent, peut-être justifiés? C'est selon... En tout cas je ne le pense pas, la bonne vieille formule du "je ne crois que ce que je vois" fais toujours recette dans ma petite caboche!
Ceci dit, comme une bonne fracturation hydraulique finira toujours par nous pourrir les nappes, le pessimisme à l'import français à réussi à semer des graines de craintes dans le champ de mon stress per-"post-Québec"... Et si je faisais une connerie monumentale? Alors que tout était là?

Hum... Bien trop tôt pour le dire!

Seulement voilà, il a fallu, par un hasard (ou par un souci d'économie, encore là, c'est selon), que je rentre en Europe par la porte d'entrée. Ayoye!! "Voir pour le croire" m'est revenu en pleine face! Eh ben je peux vous dire que ça fait du bien... Du moins cela rassure, c'est comme si j'avais changé de filtre à mauvais présages, le mien était resté depuis trop longtemps bloqué entre le réservoir d'une belle vie bien remplie et le carburateur à "voyage" qui manquait d'aération ces derniers temps.. (Attention, le Québec était et reste tout un voyage on s'entend!)

Bruxelles, capitale de l'Europe, ce choix a vraiment été judicieux! On s'en rend compte très facilement en arpentant ses rues aux milles visages, où l'oreille capte facilement 4 ou 5 langues différentes à chaques coins de rue... Rassurant, et pas qu'à peu près, quand l'on revient de Montréal! Cela me redonne le coup de pied au c** qu'il me manquait pour me remettre en tête que je suis européen et que cela a vraiment du sens, du moins celui que je veux lui donner! Il faut bien relativiser, tout n'est pas rose, beaucoup, beaucoup de travail reste à faire en la matière, mais ça fait du bien!

Autre point d'atterrissage en douceur... de la bière estie! Ne l'oublions pas, en Europe, l'une des références en brasserie est bien le savoir faire belge... Et ça aussi, ça fait du bien...

Bruxelles est aussi un bijou architectural, ceux qui connaissent (bonjour aux amis belges au passage ;-)) me rejoindrons là-dessus, cette ville magnifique renferme des trésors de construction et de monuments, témoins temporels mais intemporels de la génèse de l'Europe.. De cathédrales en parlements, de palais royaux en musées (BD, musique, histoire naturelle, etc...), les routes pavées de Bruxelles vous emmènent toujours à découvrir de jolies surprises aux odeurs de waffles sucrées.

Bref, je m'arrête là parce que, de toute façon, j'en oublie trop... Bruxelles, A VOIR!!!

Porte ouverte pour l'Europe

Garder le meilleur pour la fin... Il faut bien reconnaître que Bruxelles ne serait probablement pas aussi intense si je n'avais pas eu la cerise sur le sundae, la mousse sur la Chimay... Les retrouvailles en famille.. Là aussi je ne vais pas m'étendre là dessus car cela reste personnel, mais juste un mot pour remercier mes parents d'être venu spécialement de Bretagne.. Quitter Montréal m'a vraiment déchiré le coeur et partir sur Istanbul avec cette bombe de Fanny me donnera sûrement des ailes, mais entretemps je n'aurais pas pu rêver mieux que de retrouver mes parents pour recharger, bien plus que la charge maximale autorisée par le constructeur, mes batteries de motivation et d'énergies positives. Merci à eux, tout simplement pour leur soutien inconditionnel et leur bonne humeur à l'épreuve de beaucoup, beaucoup de choses...

Le mot de Fanny:
 

Partir ailleurs pour se réinventer et marquer un point dans une vie. Rouler vers l'inconnu à l'affut d'un quotidien se renouvelant sans cesse. Être nomade pour le temps que ça dure, et rester minimaliste !

Le mot d'Erwan

Hey hey, salut à tous, famille, amis, piliers de comptoir et autres voyageurs des "internets"...

Le blog est donc créé, et il y aura des informations concernant le voyage tout bientôt... Mais d'abord j'aimerais profiter de cette occasion pour y inscrire un au revoir vraiment particulier..

Et oui, si ce 31 mars est le point de départ d'une belle aventure, il marque aussi la fin d'une exceptionnelle tranche de vie au Québec (et je mesure mes mots...). L'échéance approchant, il me semble tout juste prendre conscience que 2 ans et demi se sont écoulés... Il est toujours surprenant de voir à quel point le temps passe vite quand il est bon.

Bon, voire même très bon.. Car si l'un de mes désirs en venant ici était de pouvoir m'émerveiller d'une Nature sauvage, préservée, sans limite, il m'a été donné l'occasion de comprendre que, la concernant, la réalité dépasse à puissance dix les anciens fruits de mon imagination.. Majestueuse, infinie, elle dégage cette sérénité bienveillante, rassurante à tous  curieux explorateurs confondus, pour peu qu'ils se mettent à son écoute, une simple écoute... Elle nous rappelle aussi quelle est notre place dans son cycle, sa délicate organisation, car aussi généreuse soit-elle, la Nature québécoise est animée de forces extrêmes qui sont incroyables à considérer.  Forêts boréales, innombrables lacs, parcs nationaux et autres inestimables surprises du Québec, il est déjà certain que vous allez me manquer.. Au moins aurais-je eu la chance de vous rencontrer.

Cependant remettons bien les choses à leurs places, il faudrait encore beaucoup, beaucoup plus temps et de courage pour avoir la chance d'explorer les précieux recoins du gigantesque Québec.. J'espère avoir l'opportunité de pouvoir prendre un peu de ce temps dans le futur des possibles.

"Souris des villes, souris des champs", on parle des champs mais les villes?

Humm, "mon Québec" raisonnera toujours avec Montréal évidemment!
Ville cosmopolite, grouillante d'expériences culturelles, pétillante d'initiatives de coopération entre habitants, professionnels de tous secteurs, démonstrative des incroyables potentiels du "savoir vivre ensemble" est pour moi une rencontre que je me félicite d'avoir vécue... J'insiste particulièrement sur la dimension musicale qu'offre Montréal et qui me tient tant à coeur. La scène montréalaise m'a tant fait vibrer et bodysurfer que je ne saurais la décrire avec justesse.. Explosive, généreuse, fraternelle, j'arrête là, vous m'aurez compris...
Des parcs citadins où il fait bon "gagner" son temps d'été en hiver, des musées du Rock'n roll en passant par les expositions de street art, de furieux bars underground en délicieuses micro-brasseries... les plaisirs multiples et sans limites rendent cette ville unique en son genre.
J'aimerais citer aussi passionément d'autres villes du Québec mais n'y ayant pas passer suffisament de temps, je ne pense pas pouvoir leur rendre honneur. Aussi ne mentionnerais-je également et "seulement" la ville de Québec pour son immense patrimoine historique. Une ville qui fût le lieu de naissance du Québec mais aussi probablement du Canada tout entier tel que nous le connaissons aujourd'hui.

Mais comment rendre honneur de la Belle Province sans évoquer ses enfants, son peuple.

Ce qui suit est vraiment personnel et, peut-être, teinté de fatuité, mais il s'agit de ma pensée brute, à chacun d'en être juge.

"Être québécoise, être québécois", il m'a été donné de réaliser qu'il s'agit bien plus qu'une appartenance à un territoire, qu'une "appelation d'origine contrôlé" comme cela peut-être le cas pour beaucoup de pays. Être québécois n'est rien de moins qu'un sentiment. Comme l'on ressent l'Amour, l'Amitié, la mauvaise colère ou autres indescriptibles joies, le "sentiment québécois" est incontrôlable, il s'en vient naturellement, doucement, passionnément.. "Être québécois" ne demande ni passeport ni citoyenneté administrative, il s'affranchit puissamment de formalités (c'est encore plus vrai quand celles-ci sont canadiennes). Le sentiment québécois est donc libre, gratuit, à volonté, pour tous les amoureux de ce que l'on peut trouver au Québec, de son histoire riche mais aussi difficile (qui ne se cache pas, qui s'assume), et de son désir d'avenir plus juste, plus solidaire et tout aussi durable. Aussi le Québec est un exemple de réussite du savoir vivre ensemble avec ses milles visages et cultures et, bien qu'il reste beaucoup à faire (et surtout, à ne pas "défaire"...), cela donne de l'espoir d'une certaine manière, spécialement par les temps qui courent...
Je suis également conquis par cette fierté bien placée, cette vigilance alerte qui confère ce refus "rebelle" de décisions politiques nuisibles à ce beau rêve québécois. Je dois préciser que j'ai la chance d'avoir des amis et connaissances inspirantes autour de moi qui croient sincèrement aux décisions communes pour le bien commun, sans hypocrisie ni condescendance, avec toute l'humilité que cela demande. Merci à eux pour ces visions qui fonctionnent et qui changent.

Bref, bien que tout ceci soit un peu faible d'argumentation, concis et candide, je crois que mon point est fait, il est très facile de tomber en amour avec le Québec...

De grosses pensées pour vous tous mes amis...
- À toute l'équipe de radiologie du CHU de Montréal, jour après jour, cela aura été un véritable plaisir de se dire que j'allais travailler avec vous. Mention spéciale pour l'équipe d'IRM qui assemble compétence, humanisme et sérénité à la réalité de notre quotidien hospitalier.
- À toute la gagne du YerMad, avec qui les brosses n'avaient d'égales que les suivantes... De la petite anecdote aux accents graves aux grands débats de comptoir, de shots en pintes, du baby au 421, vous aurez été, sinon mes grands amis de bar, les poètes de mon second salon
- Aux festivals extraordinaires organisés par des gens au moins aussi extraordinaires dans des endroits paranormaux.. (Encore une mention spéciale: Folk Sale et Caaaaaaarmagnoooooole)
- Aux artistes québécois et d'ailleurs, qu'ils soient musiciens, peintres, dessinateurs, cracheurs, jongleurs, acrobates, bref tous ceux qui ont le dons de créer de quoi de beau avec rien (sinon beaucoup de travail..) et à tous ceux qui les aident dans leur passion, sans vous on ferait quoi nous, à part travailler?
- À tous mes amis particuliers rencontrés à la faveur de rencontres particulières, ceux-ci se reconnaîtront.. (Sur le pouce, sous un chapiteau, dans un couloir de métro, en cherchant mon toit à l'époque par exemple...)
- À tous ceux qui se souviennent (ou pas) de moi et dont je me souviens (ou pas), avec qui j'aurais eu des discussions plus ou moins intenses mais probablement toujours de grandes qualités (sic)


Au revoir à tous, où que je sois dans le futur n'hésitez surtout pas à me contacter si vous y passer.

Erwan.